- histoire de la bande dessinée chinoise, la BD selon le maoïsme (3) -
Ouverture et renouveau
Avec le grand changement d’orientation politique qui fait suite aux événements de l’année 1976 (mort de Zhou Enlai, de Mao Zedong et élimination de la Bande des quatre), on assiste dans le domaine culturel à un élargissement considérable et officiellement encouragé des sujets abordés. Le concept de culture révolutionnaire prolétarienne est alors abandonné. À l’instar des autres genres littéraires et artistiques, les lianhuanhua s’ouvrent à la culture occidentale avec une vive curiosité. Sans être remise en cause, la ligne générale définie par Mao à Yan’an, appliquée avec pragmatisme, permet certaines créations dont la nouveauté et l’audace tranchent par rapport à celles de la période précédente.
Ainsi, Les trois tribunaux (三个法庭) de Fei Shengfu (费生福), publié dans le Journal des bandes dessinées en 1979, est une œuvre de politique-fiction qui montre la capitale chinoise dominée par une tour haute de 550 mètres, abritant commerces, restaurants, stations météorologiques et de télévision, ainsi qu’une immense salle de bal. C'est à la primauté de la "pratique révolutionnaire des masses" que la Chine de 1994 doit sa prospérité. Ce principe de gouvernement éclipse sans aucun mal ses deux concurrents : le pouvoir religieux qui domine l'Italie, et la celui de la raison qui gouverne la France. La fiction, domaine d’évasion proscrit pendant longtemps, gagne alors ses lettres de noblesse. Le Journal des bandes dessinées commence à publier régulièrement des récits de politique ou de science-fiction, d’origine purement chinoise ou tirés d’œuvres étrangères. Un graphisme de plus en plus libre s’y déploie, clairement influencé par celui des BD occidentales dans la représentation des personnages, l’irrégularité ou l’absence d’encadrements et l’agencement volontairement désordonné des images. L’ouverture aux cultures étrangères signifie également transposition en lianhuanhua d’œuvres littéraires ou traductions de bandes dessinées de tous pays et tous continents. De nombreuses œuvres japonaises sont alors adaptées, mais aussi beaucoup de romans et de films occidentaux.
Ainsi, Les trois tribunaux (三个法庭) de Fei Shengfu (费生福), publié dans le Journal des bandes dessinées en 1979, est une œuvre de politique-fiction qui montre la capitale chinoise dominée par une tour haute de 550 mètres, abritant commerces, restaurants, stations météorologiques et de télévision, ainsi qu’une immense salle de bal. C'est à la primauté de la "pratique révolutionnaire des masses" que la Chine de 1994 doit sa prospérité. Ce principe de gouvernement éclipse sans aucun mal ses deux concurrents : le pouvoir religieux qui domine l'Italie, et la celui de la raison qui gouverne la France. La fiction, domaine d’évasion proscrit pendant longtemps, gagne alors ses lettres de noblesse. Le Journal des bandes dessinées commence à publier régulièrement des récits de politique ou de science-fiction, d’origine purement chinoise ou tirés d’œuvres étrangères. Un graphisme de plus en plus libre s’y déploie, clairement influencé par celui des BD occidentales dans la représentation des personnages, l’irrégularité ou l’absence d’encadrements et l’agencement volontairement désordonné des images. L’ouverture aux cultures étrangères signifie également transposition en lianhuanhua d’œuvres littéraires ou traductions de bandes dessinées de tous pays et tous continents. De nombreuses œuvres japonaises sont alors adaptées, mais aussi beaucoup de romans et de films occidentaux.



À partir de 1976 et pendant les années 80, les lianhuanhua connaissent donc un renouveau qui se caractérise par une ouverture, aussi bien à travers les thèmes abordés que par les influences étrangères. Mais en raison d’une production trop abondante et de rééditions trop répétitives, ainsi que de l’accès progressif de la population aux nouveaux médias, les lianhuanhua sombrent peu à peu dans l’oubli. Certaines d'entre elles prennent alors de la valeur sur le marché des collectionneurs, et ce n'est que dans la décennie qui suit que la bande dessinée revient dans les habitudes, dans une moindre mesure, quand apparaissent les manhua inspirés de la bande dessinée japonaise.