Le Parti consolide son pouvoir sur le Net

Publié le par nico-wong

Le premier ministre Wen Jiabao lors d'un chat avec des internautes en mars 2009Pékin a récemment mis en place une « ligne directe avec Zhongnanhai » pour permettre aux internautes d’envoyer un message aux plus hauts dirigeants du pays. Des messages qui sont bien évidemment filtrés par ce portail géré par le Quotidien du peuple. Et si la plupart des commentaires postés louent le travail des autorités centrales, certains tentent de d’attirer l’attention du pouvoir sur des problèmes tels que la corruption ou encore le système des hukou. Des critiques tolérées qui représentent un petit signe d’ouverture s’inscrivant dans les efforts du Parti pour montrer qu’il n’est pas indifférent aux préoccupations du peuple.

En effet, le pouvoir mène de plus en plus d’initiatives sur la Toile pour tenter d’assoire sa légitimité. C’est la conclusion d’une étude publiée par la Chatham House intitulée "Le nationalisme chinois en ligne". Selon ses auteurs, Shaun Breslin et Simon Shen, le Web est « un outil primordial dans les tentatives menées par les autorités pour convaincre le peuple chinois qu’elles sont en train de mettre en place un gouvernement plus juste et plus ouvert qui a à cœur de défendre les intérêts du peuple. » L’ouverture, ces dernières années, de forums de discussion officiels et les sessions de chat organisées avec les leaders politiques vont dans ce sens.

Et le Parti s’appuie notamment sur le patriotisme des internautes chinois afin de s’attirer leurs faveurs. Ainsi, Breslin et Shen notent que le nationalisme en ligne renforce « l’idée que l’Etat, les dirigeants et le peuple ne font qu’un ». Et donc que s’attaquer à l’Etat-parti, c’est s’attaquer à la nation chinoise toute entière. Le gouvernement se gagne, de cette manière, le soutien de tous ceux qui pensent que la Chine se fait dénigrer par des forces étrangères qui se sentent menacées par le « péril jaune » et qui ne comprennent rien à sa civilisation plusieurs fois millénaire. Le Parti ne se contente donc pas uniquement de censurer les cyberdissidents, il compte bien tirer profit de la puissance du Web pour se renforcer.

 

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