Hong Kong : obstruction au conseil législatif
La plupart ont gardé leur tête plongée dans un livre, un magazine ou un journal, certains se sont livrés à de petits exercices physiques tandis qu'un autre s’est lui adonné à la caligraphie. Les députés pro-Pékin ont passé le temps comme ils l’ont pu alors que le conseil législatif hongkongais (Legco) a tenu, mercredi 16 mai, une session marathon qui s’est prolongée jusqu’à 4 heures et demi du matin avant que le président de l’assemblée Jasper Tsang ne décide finalement de mettre un terme aux débats. Une séance de 14 heures lors de laquelle plusieurs députés du camp démocrate ont tout mis en oeuvre pour faire traîner les débats, en multipliant par exemple les citations de textes chinois classiques.
Les députés Albert Chan et Wong Yuk-man (du parti Pouvoir du peuple) tentent en effet de faire obstruction à une proposition de loi controversée qui obligerait tout législateur démissionnaire d’attendre 6 mois avant de pouvoir se représenter à un siège au Legco. Objectif : éviter que l’épisode électoral de 2010 ne se reproduise. 5 députés pro-démocrates avaient alors quitté leurs fonctions pour provoquer des élections anticipées qu’ils ont présenté comme un référendum pour la démocratie.
Pour retarder au maximum l’adoption du texte, les deux démocrates radicaux y ont donc soumis pas moins de 1300 amendements qui vont désormais être votées de manière expéditive. Une tactique décriée par le camp pro-Pékin qui dénonce un gaspillage de temps et d’argent, et que soutiennent les autres partis du camp démocrate qui ont décidé de boycotter les débats.
À quelques mois des élections législatives de septembre, ces tentatives d’obstruction parlementaire divisent l’opinion publique. Leung Chun-ying, qui vient d’être élu chef de l’exécutif hongkongais a appelé les électeurs à sanctionner dans les urnes les tenants de cette stratégie, mais la détermination montrée par les députés démocrates les plus radicaux ces derniers jours pourraient leur attirer une vague de sympathie dans l’opinion publique.