Élections 2012 : Les démocrates hongkongais en mauvaise posture

Publié le par Nicolas Wong

Hong Kong's Chief Secretary for Administration Henry Tang smiles as he is surrounded by journalists before he announced his resignation at the government headquarters in Hong Kong Wednesday. Pic: AP.

Le poste lui tendait les bras, mais Henry Tang va peut-être devoir jeter l'éponge. Très fortement pressenti pour succéder à Donald Tsang à la tête de l'exécutif hongkongais, l'ancien secrétaire général a quitté son poste de n°2 de l'administration pour préparer sa candidature avec l'aval de Pékin. Mais les autorités centrales songeraient à lui retirer leur soutien. Henry Tang, homme d'affaires influent converti à la politique, est en effet plus impopulaire que jamais. L'opinion publique semble cristalliser sur lui tout le rejet de la politique menée ces dernières années à Hong Kong, et ses affaires extraconjugales, qui ont récemment fait coulé beaucoup d'encre, ont sérieusement terni son image.

 

Selon un sondage mené le mois dernier, il ne recueillerait que 14% d'opinions favorables tandis que Leung Chun-Ying, son principal concurrent, en obtiendrait plus de 29%. En position d'outsider il y a encore quelques semaines, l'ancien coordinateur du conseil administratif, qui a également démissionné pour briguer le poste de n°1, a aujourd'hui le vent en poupe dans les sondages. Les deux candidats déclarés ont tous les deux annoncé qu'ils allaient officialiser leur candidature très prochainement. Mais Henry Tang pourrait être amené à renoncer s'il n'augmente pas rapidement sa côte de popularité.

 

Un troisième candidat, Albert Ho, pourrait également se joindre à la course. Le président du Parti démocratique doit pour cela réunir 150 signatures au sein du comité qui choisira le prochain chef de l'exécutif le 25 mars 2012. Un collège électoral très favorable à Pékin composé essentiellement de représentants de différents secteurs de l'économie. Une tâche sera d'autant plus compliqué qu'il doit aussi s'atteler à reconstruire son parti après le sérieux revers subi aux élections locales du 6 novembre.

 

Le scrutin avait pourtant mobilisé plus de 41% des inscrits, un taux de participation record dû à l'intérêt suscité par le nouveau système électoral. Les membres des conseils de districts issus de ce vote pourront en effet se disputer cinq nouveaux sièges dans la prochaine législature. Cette réforme adoptée l'an dernier avait créé des divisions au sein du camp démocrate. Celui-ci a, dans le même temps, perdu le soutien d'une partie de la classe moyenne en soutenant des mesures qui se sont révélées impopulaires. Le Parti civique a notamment fait polémique en défendant la cause des employées de maison philippines et indonésiennes réclamant le droit d'obtenir le statut de résident permanent.

 

Les députés de Ligue des sociaux démocrates ont quant à eux fini par irriter l'opinion en raison de leur comportement, que ce soit lors des manifestations qu'il s'organisent ou pendant les séances du Conseil législatif. Ces militants radicaux viennent de perdre tous leurs sièges dans les comités de districts et se présentent en mauvaise position pour y conserver leurs places après les élections législatives de l'an prochain. Les pan-démocrates doivent gagner au moins un tiers des 70 sièges pour garder leur droit de veto au sein du Parlement. Dans l'hypothèse où il se mettrait d'accord sur la façon de l'utiliser.

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